• Libellé inconnu,

LOIC ARTIAGA, Université de Limoges

Publié le 31 mars 2024 Mis à jour le 3 décembre 2024

Historiographies du populaire

Date(s)

le 23 mai 2024

15h-17h
salle CRPM 114

Il est possible de suivre la conférence à distance : https://meet.google.com/uvd-pvsk-nmy
Lieu(x)

Bâtiment Ida Maier (V)

Historiographies du populaire
 
 
Dominique Kalifa identifie le « moment » histoire culturelle à la période 1989-2005, allant de la publication de l’article « Le monde comme représentation » de Roger Chartier à celle, groupée, de quelques synthèses fortes. Pas un secteur de la création, pas un support de la culture médiatique n’échappe alors à ce domaine historiographique en expansion : le livre, le spectacle vivant, la télévision, la radio, la chanson, le cinéma, les jeux vidéo, etc. Le culturel s’impose comme le nouveau paradigme historiographique, supplantant l’économique et le social.
 
Comme le souligne Loïc Vadelorge, l’enjeu de la définition de l’histoire culturelle comme « histoire sociale des représentations » qui occupe encore les débats entre les chercheurs au début des années 2000, réside moins dans la délimitation d’un champ intellectuel que dans l’expression d’une distance avec les Cultural Studies qui se développe dans le monde anglo-saxon, l’histoire des arts ou l’histoire intellectuelle. Forte de cet arrimage du culturel au social, assumant le pléonasme puisque le véritable objet de l’histoire est toujours la société, la définition de l’histoire culturelle protège les chercheurs des affrontements qu’ont connus dans l’historiographie britannique les héritiers de E. P. Thompson. C’est du reste un tournant culturel beaucoup plus global qui a affecté le monde intellectuel, puisque de larges pans des discours savants ont été gagnés par l’usage des concepts d’idéologie, de discours, d’habitus, de communication, de consommation, de masse, de signes.
 
Quelle place occupent dans cette ensemble les cultures populaires, ensemble aux contours chronologiques souvent flous ? Quelles questions les différentes traditions historiographiques posent-elles à la sérialité, à sa consommation  et aux sociabilités qu’elle engendre à partir du milieu du XIXe siècle, aux processus de légitimation et d’artification qui traversent le XXe siècle ? Comment l’histoire culturelle, dans ses différentes formulations et sensibilités, compose-t-elle avec les apports théoriques issus des études littéraires, de la sociologie, des sciences de l’information et de la communication ? 
 

Discutant.es : Adrien Frenay, Matthieu Letourneux, Lucia Quaquarelli

Mis à jour le 03 décembre 2024