• Langues et cultures,

BRAM LAMBRECHT, FRANCIS MUS, Université de Gand

Publié le 1 juillet 2024 Mis à jour le 12 janvier 2025

Traverser les frontières, traverser les hiérarchies culturelles : la musique et la littérature populaires en traduction

Date(s)

le 7 février 2025

16h-18h
salle CRPM 114
Lieu(x)

Bâtiment Ida Maier (V)

Après une présentation générale du groupe de recherche Translation and Culture (TRACE), Francis Mus et Bram Lambrecht se pencheront sur les particularités de la traduction dans le domaine de la culture populaire. Longtemps négligées par la recherche académique, tant les traductions de musique que celles de fictions populaires nous amènent à repenser plusieurs concepts fondamentaux en traductologie. A partir de deux études de cas, nous étudierons de plus près la « liberté du traducteur », liée au statut non-canonique des genres en question.
Un premier cas concerne les traductions des romans Harlequin, un nom qui est dérivé de la maison d’édition américano-canadienne éponyme. La maison est connue à l’échelle internationale pour ses séries romantiques. Quoique les traductrices de ces romans travaillent dans des conditions précaires, leur « textual agency » (Paloposki 2009) comprend une liberté plus grande que celle de leurs collègues actifs dans la traduction de la littérature canonique. Ainsi, une série d’interviews avec les traductrices néerlandaises des Harlequin, combinée avec une étude comparative des traductions et textes sources, montre des formes de résistance inattendues, par exemple au niveau de la représentation textuelle parfois stéréotypée de la femme et de l’homme.
Un deuxième cas porte sur la traduction de paroles de musique des auteurs-compositeurs-interprètes (singer-songwriters). Depuis l’entrée sur scène du singer-songwriter au cours des années soixante du siècle dernier, son ethos est étroitement lié à l’idée d’authenticité. Est-ce que cette représentation implique que le traducteur de ce genre musical sera contraint à suivre une stratégie de traduction aussi littérale que possible ? À partir d’une analyse des traductions françaises des chansons de Leonard Cohen (1934-2026), il s’avèrera que, très souvent, les traducteurs-artistes conçoivent cette authenticité non pas dans un sens restreint, textuel, mais dans un sens plus large et flexible. Ceci résulte souvent en une liberté d’action remarquable.
Discutante / Dorothée Cailleux, Lucia Quaquarelli

Mis à jour le 12 janvier 2025