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ROLAND BEHAR, Ecole Normale Supérieure

Publié le 31 mars 2021 Mis à jour le 19 octobre 2021

L'invention de Borges : quelques considérations sur les débuts des traductions européennes de "Ficciones" et de "El Aleph"

Date(s)

le 25 juin 2021

16h-18h
salle 210
Lieu(x)

Bâtiment Max Weber (W)

L’Europe a inventé Borges : cette idée, que Borges reprenait lui-même non sans sourire, a un fond de vérité auquel il est possible d’accorder un peu plus de consistance. En effet, si Jorge Luis Borges est un auteur bien connu dans l’Argentine des années 1920-1940, la renommée internationale ne vient qu’avec la décennie séparant la traduction française de Fictions (Gallimard, 1951) et l’obtention du Prix International de Littérature, en 1961.

Cette renommée est généralement et à juste titre associée aux influences éditoriales de la revue Sur, de Victoria Ocampo, et de la maison d’édition Gallimard, avec Roger Caillois, mais il convient de considérer plus que cela n’a été fait jusqu’à présent le rôle des réseaux d’influence du Congrès pour la liberté de la culture, fondé en 1950. On s’attachera à retracer les linéaments de ce qu’on peut appeler une politique de la traduction pro-occidentale en faveur de Borges : le succès européen de Borges répondit dès le début à des motivations non seulement esthétiques mais aussi politiques – sans qu’il soit possible de déterminer le degré de complicité exact de l’auteur lui-même.

Discutant / Dorothée Cailleux

Mis à jour le 19 octobre 2021